Les campagnes de sensibilisation à la santé, en particulier celles visant les jeunes, semblent souvent manquer leur cible. Une étude de chercheurs de Grenoble met en lumière l'inefficacité des slogans traditionnels, tels que « Manger bouger », jugés peu engageants.
Le paradoxe de l'interdiction
Ce phénomène de résistance à la norme est particulièrement évident chez les adolescents. En effet, interdire ou recommander sans nuance tend à provoquer l'effet inverse. Lors d'une expérience, des étudiants ont été exposés à une image d'un célèbre sandwich McDonald's, accompagnée d'un message sanitaire. Le résultat fut frappant : 82 % de ceux ayant vu l'image ont opté pour une glace, par rapport à 65 % chez ceux qui n'avaient pas été exposés à l'image. Ce comportement suggère que les messages sanitaires pourraient être perçus comme un moyen de justifier une consommation hédoniste, rendant ainsi le produit plus attrayant.
La puissance de l'argument social
Pour résoudre ce paradoxe, il semble qu'une autre approche ait plus d'impact. Une étude réalisée auprès de 800 lycéens à Grenoble révèle que les campagnes axées sur des arguments sociaux, comme les conséquences négatives du surpoids, touchent davantage les jeunes. Par exemple, une phrase telle que « repas équilibrés, amis à volonté ! » a été jugée particulièrement efficace. Cela souligne une réalité : les adolescents sont très sensibles aux normes sociales et à la dynamique de groupe, ce qui en fait des cibles particulièrement réceptives à des messages qui évoquent leurs interactions sociales.
Réorienter les messages sanitaires
Il est donc crucial d'ajuster la stratégie de communication en intégrant des éléments sociaux dans les campagnes de santé. À l'heure où la santé publique cherche à rejoindre la jeunesse, il est évident que les messages doivent évoluer. Les slogans doivent non seulement transmettre des conseils de santé, mais également s'inscrire dans le cadre des valeurs sociales des adolescents, favorisant ainsi une adoption plus saine des comportements alimentaires.







